… car beaucoup de choses se sont passées en seulement sept jours !
💠 Mardi : premier rendez-vous avec mon oncoradiothérapeute
Un rendez-vous où elle a pris le temps de revenir sur mon parcours médical (et notamment celui avec le cancer), de m’expliquer tout le processus de radiothérapie et de répondre à mes questions.
C’est un de ces rendez-vous où le médecin prend le temps du partage. Comme lorsque j’ai rencontré l’oncogénéticien. Et contrairement à beaucoup d’autres de mes rendez-vous où les médecins n’étaient pas dans l’échange, voire étaient dans l’urgence : il faut faire vite, ou on n’y pense pas, alors on ne prend pas (assez) le temps d’écouter, d’expliquer. Alors, je dois (me) forcer pour être dans un espace d’échanges. Et quand j’étais au tout début de ce parcours, abasourdie par l’annonce et tout ce qu’il en découle, c’était difficile de forcer pour m’offrir cet espace… tout comme ça peut encore rester compliqué avec certains médecins, cela me demande de l’énergie d’(entr)ouvrir cet espace.
Mais revenons-en à la radiothérapie.
La radiothérapie, c’est un traitement préventif, permettant de diminuer le risque de récidive.
C’est un traitement localisé, par rayonnements, qui va éliminer les éventuelles cellules cancéreuses qui pourraient encore traîner autour de la zone où se trouvait la tumeur.
Au préalable, je vais faire un scanner de positionnement, qui permettra à l’équipe médicale d’ajuster au mieux le traitement (les zones irradiées, comment éviter l’irradiation de certains organes comme le cœur, le poumon et la thyroïde, les doses de rayon). Ce sera aussi l’occasion de mon onzième tatouage 🥳 On va me tatouer quelques points qui serviront de repère lors des séances.
Et deux semaines plus tard, commenceront les vingt-cinq séances quotidiennes (sauf samedi, dimanche et jour férié).
Quand j’ai appris que le scanner serait le 2 mars, j’ai ressenti de la joie à l’idée que j’avais plus d’un mois devant moi avant le début de cette nouvelle étape. Un mois où je n’aurai qu’à me rendre à mes séances de kiné et à me reposer. Joie et soulagement. En écrivant cela, je réalise que je suis entrée dans un autre tempo depuis quelques semaines, depuis l’opération, depuis qu’on sait que je n’ai plus de cellules cancéreuses. Nous ne sommes plus dans l’urgence thérapeutique.
Lors du rendez-vous, l’oncoradiothérapeute a ausculté mon sein. Elle a retiré le pansement que je portais dessus depuis l’opération (enfin, pansement qui était changé tous les deux jours). Et elle a décidé qu’il n’était pas nécessaire d’en remettre un. Surprise ! Car je m’attendais à le garder jusqu’à mon rendez-vous avec le chirurgien-plasticien…
Je suis donc repartie de ce rendez-vous sans pansement. Une nouveauté ! Une sensation d’allègement. Et de mise à nue. Le soir, j’ai pu alors observer dans le miroir ce sein en transformation… le toucher… commencer à l’apprivoiser.
💠 Jeudi : rendez-vous postopératoire avec mon chirurgien-plasticien
La semaine précédente, j’avais eu rendez-vous avec la chirurgienne, celle qui avait retiré l’intérieur de mon sein. Cette fois, je rencontrais le chirurgien-plasticien qui a posé ma prothèse, et qui s’occupera de ma reconstruction.
Je pensais juste qu’il vérifierait la cicatrice et retirerait les fils.
Je ne m’attendais pas à ce qu’il dise : « On va remplir la prothèse ! »
Car la prothèse que j’ai est une prothèse d’expansion : elle peut être plus ou moins remplie avec du sérum physiologique, on peut en retirer, et ainsi ajuster son volume. Cette prothèse m’a permis de conserver la peau de mon sein (hors mamelon et aréole) en attendant la reconstruction avec mes propres tissus. Ainsi, je garde ce bout de moi et il ne sera pas nécessaire de prendre de la peau ailleurs pour reconstituer l’étui cutané du sein.
Après m’avoir rapidement demandé comment ça allait (ah, cher professeur, si vous preniez le temps d’être dans l’écoute, ce serait chouette…), il a donc enfilé ses gants, pris une seringue et zou, plus 120 cc dans ma prothèse ! J’étais à 100 cc après l’opération, donc je suis ressortie au rendez-vous avec un sein qui a doublé de volume 😄
Voilà à peine deux jours que je l’apprivoisais… et voilà que lui et moi franchissons une nouvelle étape ! Et ce n’est pas fini : j’y retourne le lundi 13 février pour un dernier remplissage avant le début de la radiothérapie.
Ce sein en transformation… c’est fou ! J’en ai des choses à dire à son propos, enfin à notre propos… mais je vais garder ça pour plus tard car je bavarde déjà depuis un moment…
💠 Et pour ne pas vous retenir plus longtemps, en vrac…
Je continue les séances de kiné. On travaille sur plusieurs choses, mais surtout à faire péter les barrières dans ma tête qui empêchent encore certains de mes mouvements.
Mes sourcils repoussent beaucoup plus foncés qu’avant, on a l’impression qu’ils sont maquillés.
Et mes cheveux poussent bien ! Il me semble plus épais au toucher. Et j’aperçois un mouvement qui commence à se mettre en place… vais-je friser, moi qui ai toujours eu les cheveux si fins et si raides ? Affaire à suivre ! Et dimanche, j’ai fait mon premier shampooing depuis des mois. C’est une joie de retrouver certains gestes.
💠 Et cette semaine qui débute est bien remplie : séances de kiné, séance de réflexologie, prise de sang et, surtout, reprise de l’immunothérapie jeudi. Un moment particulier car je vais retourner là où je faisais mes chimiothérapies, dans les mêmes conditions, avec le même processus, mais sans injection des produits de chimio.
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