Il y a quelques jours, une amie m’a demandé si je me suis bien réapproprié mon corps, ou si c’est encore difficile.
Cri du cœur : « Oh non, c’est encore difficile ! »
D’abord, physiquement, je suis loin du résultat final.
ℹ️ Il faut plusieurs mois pour voir le résultat d’une opération de chirurgie plastique. Et plusieurs opérations pour arriver à un résultat final.
Les cicatrices sont encore bien visibles, bien rouges.
Il y a des plis au niveau de celle du ventre.
Mon nombril qui a eu du mal à cicatriser.
Puis, il y a mon sein.
Qui ne ressemble pas à un sein…
Il y a ces cicatrices, des parties bien rouges, des plis, des bourrelets.
Des adhérences ultra-invisibles, qui font des trucs improbables en surface.
On est loin, visuellement, d’un sein.
Mais tout pourra être repris et ajusté, a voulu me rassurer ma chirurgienne.
Et, au-delà du visuel et de l’esthétisme, il y a tout l’inconfort ressenti.
Pas de douleurs à proprement parler.
Mais ça tire au niveau du ventre.
Légèrement quasi tout le temps, plus fort parfois.
Ça dépend des positions, des jours, de mon énergie.
J’apprends la patience.
J’apprends le temps.
Le temps du corps.
Le temps de la cicatrisation.
Externe et interne, car il y a aussi tout ce que je ne vois pas et qui a été transformé, reconstruit, cousu et recousu à l’intérieur.
Nous sommes déjà quatre mois après l’opération.
Pourtant, c’est encore tout frais, me rappelle régulièrement ma kiné.
Alors, patience.
En attendant le résultat final (qui va prendre plusieurs mois, voire années), j’apprends doucement à me réapproprier ce corps en chantier. À chaque instant.
Je me sens assez confiante pour ne plus cacher l’asymétrie de mes seins.
Et pas assez pour montrer mon sein en reconstruction à un amant.
Et assez pour poser nue pour une amie photographe.
Tout est une question de regard.
De MON regard.
De moi à moi.
Et celui que j’imagine que l’autre pose sur moi.
Car, en réalité, l’autre s’en fout.
Ou il ne regarde pas.
Ou il voit au-delà.
Alors, patience.
Et beaucoup d’amour.
Encore et toujours ❤️
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